Inspiré du livre « 14/18 100 portraits » de Eric Poitevin (page 51).
Edité chez Toluca (978-2952244244).
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La mortadelle
La mortadelle est un gros animal ; il est très lourd de surcroît. Elle a la forme d’un cylindre rose, d’une capsule. Elle pousse sur le sol. Il est alors impossible de la bouger car elle s’accroche avec ses racines. Pour l’attraper, il n’y a qu’une seule solution. Il faut la chatouiller à un endroit secret. Alors, elle saute. Et là, tu la prends dans tes bras. Et le tour est joué. La mortadelle est lourde, mais comme elle saute bien !
La terre est bleue comme une orange
La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s’entendre
Les fous et les amours
Elle sa bouche d’alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d’indulgence
À la croire toute nue.
Les guêpes fleurissent vert
L’aube se passe autour du cou
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté.
Paul Éluard, L’amour la poésie, 1929
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La salade
La salade est un animal très timide. Pourtant elle est si belle avec ses grandes feuilles vertes que le vent bouge doucement. Mais dès qu’elle entend un bruit, schchlonk, comme une anémone de mer, elle se contracte dans son pied. Mais elle est aussi très curieuse. Tu arrêtes de faire du bruit et telles les antennes d’un escargot, elle ressort lentement ses feuilles. Tu fais du bruit et schchlonk, elle disparait. Alors en silence, tu t’approches. Et quand tu es assez près, il faut l’attraper prestement.